Aubry n'aime toujours pas Macron

À l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, Martin Aubry a confié son agacement face au ministre de l’Economie et à ses déclarations, vécues comme des provocations par une partie des socialistes. « Macron ? Comment vous dire ? Ras-le-bol. Voilà » Cette déclaration énervée ne provient pas d’un ministre de l’opposition, d’un juriste ou d’un notaire mécontent de la réforme du même nom, mais d’une élue de gauche et ancienne ministre du travail, Martine Aubry. Cette petite phrase, qui traduit tout l’agacement généré par les polémiques allumées par le ministre de l’Economie, est survenue lors de la conférence de presse de rentrée du maire de Lille, alors qu’un journaliste lui demandait de réagir aux propos du ministre sur les critiques que celui-ci avait fait vendredi dernier sur le statut des fonctionnaires. Il avait notamment considéré que le statut des fonctionnaires ne devenait plus adéquat pour certaines missions. Ces propos avaient entraîné une mise au point de la part de François Hollande qui avait assuré que le statut de la fonction publique ne serait pas réformé. Martine Aubry a donc critiqué les propos de cet « ancien fonctionnaire, certes devenu banquier d’affaires, qui sait sans doute qu’en période de crise on n’a jamais eu autant besoin des fonctionnaires, policiers, enseignants, personnels dans les hôpitaux ». L’ancienne ministre a ensuite indiqué de moins en moins supporter l’« arrogance » du ministre de l’Economie et a dénoncé son « ignorance de ce que les gens vivent aujourd’hui. Il y a un moment, ce n’est plus supportable. Qu’il s’occupe de son ministère, ce serait déjà très bien », avant de finir par une interrogation assassine : « Emmanuel Macron est ministre de l’Economie, où sont ses résultats ? » Le maire de Lille ne supporte manifestement plus la politique économique d’Emmanuel Macron que ce soit au sujet des 35h, du statut des fonctionnaires ou du travail le dimanche. Des critiques que partagent un certain nombre de socialistes qui estiment que le ministre de l’Economie n’est pas assez de gauche et ne supportent plus ses déclarations qu’ils perçoivent comme des provocations.