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Le Temps de Dhinaut
27 février 2015

Quand la science était ouverte à tous

Je viens de découvrir que le premier électroscope va être mis aux enchères à Paris. Cet appareil est à mon sens un symbole : celui d'une époque où la science était encore simple et accessible au commun des mortels ; celui d'un monde où les bricoleurs avaient encore une chance d'explorer et de trouver de nouvelles choses, d'imposer leurs découvertes. Aujourd'hui, ce monde libre, ouvert, a disparu. La recherche, poussée dans l'infiniment petit, l'infiniment grand, ou l'infiniment complexe, est devenue la chasse gardée d'une élite et d'individus devant pratiquer des années d'études pour avoir une chance de faire un pas, même minuscule, dans leur domaine de prédilection. C'est donc avec un peu de nostalgie que j'ai eu envie de vous présenter cet appareil de 1748. L'électroscope de Jean-Antoine Nollet (1700-1770), professeur de physique expérimentale, avait pour but de détecter et de mesurer les charges électriques. Un capteur isolé était disposé à l'intérieur d'un cylindre de verre ferme. Le capteur, fixé à une tige metallique dépassant du cylindre, se composait de deux minces lamelles d'or. Si la tige métallique était mise en contact avec un corps chargé d'électricité, les deux lamelles recevaient une charge identique et s'écartaient l'une de l'autre. L'angle formé par les lamelles était fonction de l'intensité de la charge. Une baguette d'ébonite, frottée par exemple sur une peau de chat, produisait une charge négative. Une baguette de verre soumise au même traitement produisait une charge positive. Mais si l'on appliquait le doigt contre l'instrument, cette mise à la terre évacuait la charge et les lamelles retrouvaient leur position initiale. C'étaient des machines à friction qui produisaient cette electricité, laquelle s'accumulait dans un globe de verre. A ce sujet, l'homme est à la source d'une anecdote amusante. Nollet se passionnait en effet pour les phénomènes d'attirance et de répulsion électrostatique, ainsi que pour la vitesse de déplacement du fluide électrique. Pour estimer cette dernière, il convoqua 200 religieux – des chartreux - et les disposa en file, chacun relié à ses deux voisins par un fil métallique de 7,50 m. Lorsqu'il connecta le premier moine à une énorme bouteille de Leyde, celui-ci et ses 199 freres sautèrent en l'air au même instant. C'est ainsi que Nollet déduisit que l'électricité se déplaçait très vite et pouvait parcourir de longues distances. Vous pouvez voir à quoi ressemble ce premier électroscope sur le site où j'ai trouvé l'annonce de sa mise aux enchères. Comme vous le constaterez, c'était encore le genre d'instruments que le commun des mortels pouvait s'essayer de construire. Je ne suis pas né à la bonne époque. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous renvois vers le site en question : le guide luxe.

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  • Bienvenue sur mon blog - Le Temps de Dhinaut - qui reprend mes chroniques, mes hargnes, mes passions, mes envies, et autres facéties... C'est ma bonne résolution de l'année, se passer du PSY - Woopa... pour profiter de la vie.
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