Quand l'Angleterre dit oui

Récemment, j'étais à Oxford pour y participer à un incentive. En règle générale, les événements de ce type sont perçus par mes collègues et moi comme un moment sacré où l'actualité du monde est bannie. Mais du fait des événements, nous avons fait une entorse à la règle, en discutant du vote du Royaume-Uni. Le triomphe du repli a pris la France et l'Allemagne au dépourvu, et on a encore du mal pour l'instant à saisir l'ampleur de ce vote. Ce qui est certain, c'est que l'Angleterre y perdra des plumes. Toutefois, en évoquant mes doutes sur l'avenir du Royaume-Uni avec mes collègues que j'ai pris conscience que pas mal de gens n'ont pas vraiment perçu le sens de ce qui s'est véritablement passé. Ils ont l'impression que le Royaume a été bercé par des histoires à dormir debout, et que ce sont les classes ouvrières qui ont mené à ce fameux Brexit. Mais cette idée est complètement réductrice : il suffit de se pencher sur les votes pour saisir que les choses se sont passées très différemment. De nombreux citoyens de la classe CSP+ se sont décidés pour le Brexit pour ne pas être envahis. Les résultats démontrent plutôt que ce scrutin s'est joué sur une question décisive : l'immigration. Et ce n'est au final pas vraiment étonnant, car c'est ce thème qui influence toutes les élections en occident, des Etats-Unis en Allemagne, en passant par le Royaume-Uni. Les chiffres prouvent que comme toujours sur ce genre de sujet, ce sont les gens les plus exposées à la diversité de cultures qui ont été contre le Brexit. Ceux qui ont voté pour la sortie sont comme souvent ceux qui ne vivent pas à proximité des immigrés. Et la meilleure preuve que ce référendum a été influencé par la question de l'immigration, les violences xénophobes aient augmenté de plus de 50% sur le sol anglais depuis le vote ! Ce n'est donc absolument pas un vote élite contre un autre du peuple, comme pas mal de journaux l'ont laissé croire. Il s'agissait en fait de vivre dans une société ouverte ou non, et cette question va au-delà des considérations de classe sociale. Aucune fracture sociale n'a défini le vote : c'est une vision du monde qui était dans la balance. S'il y a eu plusieurs discussions survoltées sur l'avenir britannique,  ce symposium . Voilà d'ailleurs un lien vers l'agence qui  : j'ai vraiment adoré l'excentricité des activités qu'elle nous a proposé. Pour plus d'informations, allez sur le site de l'organisation du ce séminaire entreprise et retrouvez toutes les infos.